«La pensée pense ce qui la dépasse infiniment»




2010-04-20

marche funèbre.

Une flûte de pan s'égosille à mon oreille alors qu'une voix aigüe s'élève, accapare chaque parcelle de mon être silencieux. Un mur du son s'érige autour de mon corps assiégé, et débute la transe intransitive. Saturation des voix, perte de ma voix dans un ensemble de sons indistincts. Le point culminant du son, ce moment où chaque note semble se dissoudre dans l'autre, se fondre en moi, ce point d'extrême plénitude ou de vide absolu me confère enfin une sérénité. Paz. Et le mur de retomber et de s'effondrer au sol comme la forteresse ne nous laisse qu'une archive en forme de débris. Le son d'entrer sous terre et mes pieds de se remettre à marcher. Chaque pas fait dans le silence est un pas de trop. L'angoisse tapie dans les rues de béton se jette à mes mollets et j'accélère ma course. Seule la guitare électrique m'empêche de m'affaler au centre de cette rue trop ensoleillée pour y croupir sous la lourdeur du quotidien. Et la musique, illusoire, permet la légèreté de la vie, ou enfin, ce simulacre de légèreté.