«La pensée pense ce qui la dépasse infiniment»




2009-12-10

spirale inversée.

faire mon deuil. encore. une nouvelle blessure. plus d'issue. la honte. tache de moi-même. et le néant. le néant. une suite infinie de copies de moi futiles. brisée. par où reprendre le cercle si je m'en suis moi-même éjectée? recréer? pour quoi. pour qui. vers où. mes mains tremblent et je suis immobile. les pieds dans les cendres. les pieds dans mon désastre. et le regard clos.
dehors il fait froid.

2009-11-18

retour à ce qui n'est justement pas moi.

Mon enfer. Horrible sentiment de décomposition. Dégoût de ce que tu vois en moi, et de ce que je vois en toi. Des larves qui se perdent l'une dans l'autre, qui s'avalent pour ne plus voir. Ne plus voir. Ne plus sentir. Oublier. J'arrive à oublier, à sortir de ma mémoire ce que j'étais ou ce que je n'ai jamais été. Jamais été. Peut-être est-ce pour cela que c'est plus facile d'oublier. Comment me rappeler une forme qui n'a jamais été moi, m'en rappeler véritablement? Comment me rappeler cette «troisième jambe», puisqu'elle n'a jamais été mienne, qu'elle ne me servait que de socle pour ne pas basculer. Comment redevenir moi avec mes deux jambes qui me suffisent sans tendre toujours à revoir pousser cette jambe de plus, cette jambe aliénante, cette jambe nécessaire et inutile à la fois. Je veux être seule. Mais tes yeux me manquent. Et ma carence me rend folle,......... et infiniment humaine. Triste.
Yeux salés de sanglots.

2009-11-14

trauma.

Mon salut humain. Je l'ai perdu quand tu m'as quittée, emportant avec toi promesses et espoir. Je me suis perdue moi-même en tant qu'humain, car tu m'as dépouillée de mon sens. Et ce qui est imbu de sens est humain, car seul l'humain peut «sentimentiser» tant de choses, tant de choses simples qui ne devraient qu'être et qu'on s'entête à investir de nous, de toi, de toi et de moi. Je suis seule et le monde s'ouvre à nouveau. Il s'ouvre après m'avoir fait prisonnière de sa grotte. Assiègée. Le monde me déchire et m'enloutit et me recrache. M'expulse dans le monde. Placenta de moi. Vierge de tout. Incroyablement vivant et mouvant, le monde avec ma carcasse à l'intérieur. Ma carcasse de morte. Je dois me réapproprier un monde qui n'est plus, qui ne m'est plus. Je dois faire cela? Ou peut-être dois-je me contenter de me regarder indépendamment de moi, regarder ce monde sans aucune signification, ce monde sans moi, et m'y retrouver? M'y retrouver comment? Sous quelle forme? Sous forme humaine? Si je ne suis plus ce que j'ai été, comment me retrouver dans la désorganisation? Je devrai m'inventer un sens humain, car si je n'ai pas le salut, j'aurai l'enfer. Dois-je continuer à ramper un temps dans cette masse vibrante et horrible qu'est la vie sans sentiment humain? J'ai peur et je suis confuse dans l'enfer-néant, mais la vie humaine m'effraie davantage avec sa moralité insoutenable qui me contraint par sa loi assourdissante. L'immonde qu'est «aujourd'hui», dans la répétition de son actualité neutre me convient, je tente de m'en contenter, car mes larmes n'ont plus de saveur. Et l'insipide âcreté du moment doit-elle suffire à m'apporter une joie sans lendemain ni promesse, une joie immonde, une joie superficielle? J'oscille entre ce qui est et ce qui devrait être, entre mon enfer et mon devenir, sans trop comprendre où se trouve le plaisir. Ma rédemption ou ma damnation. Si je ne transcende pas la vie en lui conférant valeur humaine, que ferai-je?
Rien, justement.
TUPI OR NOT TUPI, THAT IS THE QUESTION...