«La pensée pense ce qui la dépasse infiniment»




2010-09-27

le parfum.

Ton parfum, à mon oreille, se dissipe à mon contact rapide. Se répand, lentement dans mon cou, mon visage, mon corps. Ton parfum, prononcé, discret, inaccessible. Il me murmure des mots tendres, jolis, réservés. Réservés à une future rencontre. Un rendez-vous. Autour d'une table. Qui sépare nos deux chimies. Une table qui te distingue de moi. Qui conserve la distance. L'espace entre toi et moi est palpable. Je la sens. Un parfum épicé des bois, de la mer, de la musique, du subterfuge. Un parfum à peine senti, à peine humé. Qui me manque, déjà. Qui me manque comme étant ce qui n'est pas, ou ce qui a été, à peine un instant. De lueur jaune. Sous le lampadaire, j'inspire ta présence. Mauve. Elle a un reflet fantomatique, translucide, absent. Ton parfum. Je l'ai déjà oublié. Mais il me fait défaut. Son écho résonne à mon oreille. Telle une musique de fête. Un chant joyeux. Déjà lointain. Presque perdu. Ton parfum sur mon oreiller. Oserai-je l'imaginer. Le sentir en rêve. Et le perdre de vue. Ton parfum. Si doux. Évanescent.