«La pensée pense ce qui la dépasse infiniment»




2010-06-07

realidade.

Me voilà rentrée en terre promise, mais il me semble que cette terre est bien poussiéreuse et terne avec ses pavés de béton et ses bruits assourdissants.

Ma douce mer me manque déjà terriblement avec ses étendues infinies de bleu et ses vagues houleuses et paisibles. La mer, unique porte d'entrée vers l'abyssal, lieu de tous les possibles. L'impossibilité inachevée. A loucura inalcancavel.

Si seulement ma réalité pouvait se fondre dans ce moment trop court contenu entre mon ciel et tes draps, entre ton corps et ma peau, entre mon désir et ta jouissance.

Si seulement ma réalité pouvait naviguer et se moquer des tempêtes, se moquer des cris stridents sur la berge, se moquer de ceux qui restent derrière, se moquer de moi.
Et j'échouerai dans un grand rire tonitruant.

Mais ma réalité fuit, continuellement, vers l'extérieur, comme une vieille bande de cinéma qui déraille et qui ne cesse de se dérouler, sans qu'on ne puisse l'arrêter, en accéléré sur fond musical de piano, jusqu'à l'épuisement, jusqu'à la consumation complète de la bande.

Si seulement ma réalité pouvait avoir le goût qu'ont tes lèvres, pouvait sentir cette odeur légèrement salée qu'a ta peau, pouvait être l' ivresse ressentie au contact de tes cheveux dans mon cou, pouvait se composer de cette lueur du petit matin dans tes yeux.

Si seulement ma bande pouvait tourner un peu dans le sens contraire, ou alors débloquer dans une autre dimension, je ferais de la mer mon plateau de tournage, et je ferais de nous deux des étoiles sur fond de ciel noir.

Ma réalité, un rêve.

En suspens.