«La pensée pense ce qui la dépasse infiniment»




2010-11-21

loi (s) et mystère(s) du cosmos.

Outre les forces mises en place par la terre pour déplacer les sols et libérer l'énergie propre à l'écoulement final et fatal du magma, il me semble primordial de s'attarder d'abord à ce fil invisible qui relie le ciel à la terre, et qui se multiplie, invisible, dans l'espace, formant, par sa force magnétique, le cosmos.

Non, enfin, tout commença par une pomme, avant même la formation de l'univers. Une Pomme, jetée d'encore plus haut, qui tomba sur la tête d'un homme et fut croquée par une femme.

Avant la création du monde, il y avait l'innocence, également connue sous le nom de Néant, car, à proprement parler, elle n'exista jamais. Côtoyant l'innocence ou le néant flottait le silence, qui vaquait à l'occupation de se taire, car ne ressentant pas le besoin de faire autrement.

Puis, il y eut le désir. Responsable de l'attraction entre les corps. Lequel amena le péché, irrésistible, commis par la femme (inévitablement). Le péché fit se déchaîner les forces sombres mais créatrices au fondement de la terre des hommes, lesquelles éjectèrent l'homme et la femme de l'énergie stable primordiale pour les laisser atterrir durement sur les sols volcaniques. La chute tributaire de la formation gravitationnelle fut douloureuse. Elle initia le premier cri.

Le premier cri fut presque inhumain. Il s'ensuivit les babillages qui contenaient toutes les langues qui existent à ce jour. Puis, le cerveau se latéralisa jusqu'à la formation originelle de la langue d'Eve (en forme de serpent).

Ainsi, l'être humain, qui avait ressenti la douleur de la chute formant le cosmos, se trouva devant la nécessité de s'exprimer. Il inventa les mots (ou les idées?) qui se déformèrent avec le temps, l'écart entre leur forme et leur signification se faisant de plus en plus grand. Il les plaça dans un système selon un ordre établi (par qui?), les hiérarchisant, rendant leurs valeurs dynamiques quoique dénuées de leur pureté et purgeant leur sens dans l'antagonisme et la violence des forces en opposition, l'une en écrasant une autre. Le combat était commencé. Le chaos originel résultait tout simplement du péché d'existence. L'homme (ou plutôt la femme..!), ressentant le besoin d'exister en tant qu'être humain, commit le péché du langage. L'homme, jaloux de la Nature, devint poète, mettant en vers sa vision de l'univers et l'organisant comme s'il l'avait lui-même créé en l'actualisant par les mots. Et voilà que je me plais à discourir sur l'origine du cosmos alors qu'il était là bien avant moi, et que la moindre coulée de lave tapissée de mots explosant la preuve de mon existence n'est qu'une chimère, un mythe, un mensonge. Un péché d'orgueil. Un poème.


Comme tes lèvres sur les miennes, les mots me manquent et sonnent faux. Car ils me sont tombés du plus-haut du ciel et j'ai osé y goûter.